Archives du mot-clé iac

Du brouillard dans ma tête…

Presque dix jours depuis ce premier rendez-vous en PMA, et à peu près autant de temps pour savoir quoi en penser…

Petite mise en situation. Monsieur Renard et moi arrivons donc à la clinique le 6 novembre dernier, entourés de femmes enceintes et de couples qui peut-être en sont au même stade que nous. L’attente est longue, tout le monde se regarde dans la salle d’attente. Cette jeune femme avec son carnet de grossesse mais sans ventre arrondi, combien de temps a-t-elle du attendre pour en être là, par quoi a-t-elle du passer?

L’assistante du médecin qui annonce à une patiente au téléphone que son test post-fiv est positif mais « que vu ce qu’il s’est passé la dernière fois, je comprends que vous ne vous réjouissiez pas tout de suite », est-ce qu’un jour ce sera moi à l’autre bout du fil?

Le rendez-vous commence enfin, le doc nous pose des questions sur notre parcours, nos antécédents et j’en passe. Je fume, on boit, il va falloir sérieusement se calmer sur tout ça. Mon bilan est presque complet, manque une analyse de sang, un comptage des follicules ovariens et une hystérographie pour vérifier la perméabilité des trompes. Très bien, je ferai tout ça.

Monsieur Renard montre les résultats de ses analyses et là, surprise, il serait dans les normes car apparemment, depuis 2010 et selon l’OMS, il est « normal » d’avoir seulement 6% de spermatozoïdes de forme typique (comprenez sans malformation). Petit aparté, dans les années 80, la norme était de 30%…

Bref, le doc demande à Monsieur Renard de faire de nouvelles analyses et nous nous reverrons mi-décembre pour faire le point avec toutes ces nouvelles données. Le doc conclut l’entretien par un « mais d’ici là vous serez enceinte », mon pauvre ami, si tu savais combien de fois on me l’a dit!

Nous sortons de là requinqués, ça ne sera peut-être pas si difficile que ça après tout! Les jours qui suivent, j’enchaîne les examens, prise de sang et comptage des follicules. A priori tout va bien, je n’ai pas d’ovaires polykystiques (trop nombreux follicules sur les ovaires qui peuvent bloquer l’ovulation, OPK). Ne reste « plus que » l’hystérographie…

A ce stade, on ne sait pas ce qui nous attend et de toutes les façons nous avons rendez-vous avec un autre médecin.

Une semaine plus tard, soit hier, autre clinique, autre médecin. Celui qui avait effectué le curetage lors de ma fausse couche il y a bientôt un an. Son diagnostic concernant Monsieur Renard est le même, il est « dans les normes », sauf que selon lui je serai à la limite du syndrome OPK, dur… Il propose d’envisager des inséminations artificielles avec sperme du conjoint (IAC) au printemps 2014, mais en attendant il suggère un monitoring de mes cycles, ce qui nous permettra de savoir exactement quand j’ovule pour mieux « cibler ». Si ça ne marche pas, nous passerions aux stimulations ovariennes sans IAC avant de passer aux IAC. En attendant, il veut vérifier la qualité de mon ovulation et celle de ma glaire (miam), rendez-vous au prochain cycle.

Je sors de là chamboulée, la PMA devient de plus en plus réaliste pour nous, et pour moi c’est un échec. Plus tard dans la journée, je m’effondre, pas envie de passer ma vie à l’hôpital, pas envie de ces piqûres pleines d’hormones de synthèse… Je dis à Monsieur Renard que je ne veux pas de tout ça et lui m’écoute, me dit qu’il respectera mon choix quel qu’il soit.

Avoir un enfant n’est pas sensé être une maladie, alors peut-être laisserons-nous la nature faire son travail, peu importe le temps que ça prendra et l’issue que tout cela aura. Après tout nos bilans sont « normaux », alors pourquoi pas?

En attendant, j’ai annulé l’hystéro, pour nous laisser le temps de réfléchir à tout ça. La suite au prochain cycle…